Comme tous les chiens à peau nue, le Chien Chinois à Crête a des origines fort lointaines, et il faut bien l'avouer, quelque peu floues... Cependant, ce chien si original était déjà connu au 12ème siècle avant notre ère mais portait des noms différents selon l'endroit où il vivait. De nombreuses hypothèses s'affrontent donc, concernant son pays d'origine (Egypte où il se nommait "Chien de Gizeh" ou bien encore "Chien des Pyramides", Turquie, Afrique du Sud...).
Mais pourquoi, direz-vous, l'avoir naturalisé chinois ? Tout simplement parce que son ancêtre supposé serait le Taï-Taï Mandchou, chien sacré de la dynastie des Ch'ing, lui-même ayant de lointaines origines africaines. Quoi qu'il en soit, il fut une époque où notre ami s'appela "Chien nu chinois royal" puis "Chien nu chinois des bateaux". Etrange, non ?
Après la chute de l'empire Ch'ing, on utilisa ces petits chiens sur les bateaux pour combattre la vermine, servant également de monnaie d'échange lors des escales dans tous les ports d'Asie. Plus tard, il semble qu'on le retrouve en Amérique, où il se fixa au Mexique, après avoir franchi le détroit de Béring. Il serait donc l'ancêtre du Chien nu du Mexique.
Nous avons des bases plus solides à partir du 18ème siècle, à l'époque des grands explorateurs qui laissèrent de nombreux écrits attestant de la présence de ces petits chiens sur différents continents. Le Chien Chinois n'était pas étranger non plus sur le Vieux Continent, ainsi que le prouve un tableau de Lucas Cranach l'Ancien, datant du 16ème siècle, que l'on peut voir au musée de Dresde, sur lequel figure aux pieds de l'un des personnages (Katharina von Mecklenburg), un petit chien ayant toutes les caractéristiques de notre chien nu. Le Chien Chinois à Crête (ou "Chinese Crested Dog") existe en deux variétés.
Tout d'abord, le nu (exception faite de la tête, des pattes et de la queue) dont l'absence de poil est génétique, provenant d'une mutation naturelle. Une des plus récentes théories sur cette mutation date de 1981 et est signée François Laurent. La théorie de l'influence climatique serait celle qui justifie le plus l'aspect "mutationnel" de la perte des poils chez les animaux. Cette absence de pilosité serait due à l'influence d'un climat très chaud conjugué à une très forte humidité. Ce phénomène aurait créé une mutation qui, se transmettant héréditairement, aurait donné naissance à cette nouvelle race de chiens.
La deuxième variété est à poil vaporeux, mal aimé en France il y a encore peu de temps, et qui s'affirme de plus en plus de nos jours, dont la dénomination a varié plusieurs fois pour être enfin reconnue officiellement sous l'appellation de "houppette (avec un seul "p" selon les pedigrees de la S.C.C., en contradiction avec n'importe quel bon dictionnaire...) à poudre" (powderpuff").
Les premiers Chiens Chinois apparaissent officiellement en France en 1973. Les dirigeants de l'époque du Club du Chihuahua, qui prirent en main cette deuxième race, ne voulaient pas entendre parler des "houppettes", qui sont pourtant nécessaires à la préservation de la variété nue. Mais ce n'est plus que péripéties du passé...
En une vingtaine d'années, la S.C.C. a enregistré plus de mille naissances. Le cheptel français est très apprécié en expositions et continue sa progression de manière régulière (bien que trop lente au goût des amateurs) grâce à une bonne sélection.